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Philippe Michon

peintre cubiste (1925-1999)

George Braque

Publié le 10 Février 2020 par jean david michon in influence, english translation

George Braque

Incontestablement, le peintre préféré de mon père et son influence la plus nette, en terme d'idées & de personnalité. Picasso était trop mondain, trop inséré dans le business, pas assez "pur"!

Unquestionably, my father's favorite painter and his clearest influence, in terms of ideas & personality. Picasso was too mundane, too inserted into business, not "pure" enough!
 

George Braque

Georges Braque est né le 13 mai 1882 à Argenteuil-sur-Seine dans une famille de peintres-décorateurs en bâtiment. Il a huit ans quand sa famille déménage au Havre. De 1897 à 1899, il se rend aux cours du soir des beaux-arts et entreprend ensuite de suivre les traces de son père en s'engageant dans un apprentissage de peintre-décorateur. Ce qui lui permet à 18 ans de se rendre à Paris pour parfaire sa formation, il y apprend les techniques du trompe-l’œil, le faux bois ou le faux marbre, éléments qui seront déterminants dans l’évolution du Cubisme.

Après son service militaire, il s'installe définitivement à Paris et reprend des cours de dessin à l’Académie Humbert (de 1902 à 1904) où il fait la connaissance de Francis Picabia et Marie Laurencin. Il se rend souvent aux musées du Louvre et du Luxembourg et fréquente les galeries parisiennes. Braque a une seule idée en tête, devenir artiste peintre. Georges Braque commence à peindre dans un atelier loué rue d’Orsel, en face du Théâtre Montmartre.

Inspiré par Cézanne et le fauvisme, ses premiers paysages de L'Estaque et de La Ciotat, en 1906 et 1907, à l'entrée de l'exposition des Indépendants affichent des couleurs gaies, pures et le trait reste gros et spontané. Braque y rencontre un certain succès, plusieurs de ses toiles sont vendues. Après sa découverte des "Demoiselles d'Avignon" de Picasso en 1909 au Bateau Lavoir où l'a emmené le poète Guillaume Apollinaire, Braque opte pour une nouvelle vision de la peinture en cherchant à rendre les trois dimensions des objets vus par l'oeil sur ses toiles. Le tableau des Demoiselles d’Avignon accompagne les recherches de Braque qui aboutiront au Grand Nu.

S'en suivent 5 ans de coopération intense entre Braque et Picasso qui lancent la phase analytique du cubisme en privilégiant les couleurs monochromes et l'éclatement des formes. Ils passent ensemble l'été 1911 à Céret. "On se voyait tous les jours et on parlait beaucoup. On comparait nos réflexions, nos tableaux et nos techniques, et nous n'étions pas toujours d'accord mais c'était gratifiant pour les deux. Notre amitié reposait sur l'indépendance de chacun", a résumé Braque. La coopération devint si intense que les deux peintres refusèrent un moment de signer leurs oeuvres, ce qui crée encore aujourd'hui parfois la confusion.

En 1912, profitant d'une absence d'un mois de Picasso, toujours très friand de nouvelles techniques, Braque expérimente seul le papier collé, après avoir trouvé dans un magasin de décoration du papier peint "faux bois". Avec quelques traits au fusain et une feuille de ce papier peint couleur bois Georges Braque compose alors ses tableaux d'instruments de musique comme La Guitare (1912-1913) épuré mais très suggestif. A son retour Picasso est emballé et adopte la nouvelle technique immédiatement. Par d'autres collages d'extraits de journaux sur des esquisses de guéridons, Georges Braque fait entrer l'actualité dans ses toiles.

En 1914, il est enrôlé dans l'armée française et est envoyé au front en novembre. Son ami Picasso, de nationalité espagnole, y échappe. Blessé grièvement à la tête et trépané Braque ne peint plus jusqu'en 1917. Mais cette période dramatique ne filtre pas dans ses oeuvres. Il n'en parlait jamais, il a digéré cette période dans son fort intérieur et est resté un homme de l'harmonie et de la beauté. L’évolution du travail de son ami Picasso le déconcerte et leur collaboration se termine.

Pendant plus d'un quart de siècle le peintre se spécialise alors dans les natures mortes, ustensiles de cuisine, fruits, verres, bouteilles tout en développant une fascination pour les perspectives inattendues "pour atteindre la plénitude des choses" selon lui et en expérimentant l'ajout de sable, de galets, plâtre et autres matières dans ses toiles.

Seul peintre dont une oeuvre est exposée au Louvre de son vivant -- le plafond de la salle des Etrusques -- Georges Braque meurt le 31 août 1963 (à l'âge de 81 ans) dans son appartement parisien.  Il est enterré au cimetière marin de Varengeville, dont l'église porte les vitraux qu'il avait lui-même réalisé. Le ministre de la Culture de l'époque, André Malraux, lui organisa des funérailles nationales. C'est l'une des grandes figures de l'art du XXème siècle.

"Quand je commence, il me semble que mon tableau est de l'autre côté, seulement couvert de cette poussière, la toile. Il me suffit d'épousseter. J'ai une petite brosse à dégager le bleu. une autre le vert ou le jaune : mes pinceaux. Lorsque tout est nettoyé, le tableau est fini.".

Georges Braque was born on May 13, 1882 in Argenteuil-sur-Seine into a family of painter-decorators in building. He was eight years old when his family moved to Le Havre. From 1897 to 1899, he went to evening classes in fine arts and then undertook to follow in his father's footsteps by embarking on an apprenticeship as a painter and decorator. This allows him at 18 to go to Paris to perfect his training, he learns the techniques of trompe-l'oeil, faux wood or faux marble, elements that will be decisive in the evolution of Cubism.

After his military service, he settled permanently in Paris and resumed drawing lessons at the Humbert Academy (from 1902 to 1904) where he met Francis Picabia and Marie Laurencin. He often visits the museums of the Louvre and Luxembourg and frequents the Parisian galleries. Braque has only one idea in mind, to become a painter. Georges Braque began to paint in a rented workshop on rue d'Orsel, opposite the Montmartre Theater.

Inspired by Cézanne and Fauvism, his first landscapes of L'Estaque and La Ciotat, in 1906 and 1907, at the entrance to the exhibition of the Independents displayed cheerful, pure colors and the line remained large and spontaneous. Braque met with some success there, several of his paintings are sold. After discovering Picasso's "Demoiselles d'Avignon" in 1909 at the Bateau Lavoir where the poet Guillaume Apollinaire took him, Braque opted for a new vision of painting by seeking to render the three dimensions of the objects seen by the eye. on his paintings. The table of the Demoiselles d'Avignon accompanies Braque's research which will lead to Le Grand Nu.

5 years of intense cooperation ensued between Braque and Picasso, who launched the analytical phase of cubism by favoring monochrome colors and the bursting of forms. They spend the summer of 1911 together in Céret. "We saw each other every day and we talked a lot. We compared our reflections, our tables and our techniques, and we were not always in agreement but it was gratifying for both. Our friendship was based on the independence of each, "summed up Braque. The cooperation became so intense that the two painters refused for a moment to sign their works, which still creates confusion today.

In 1912, taking advantage of Picasso's absence for a month, always very fond of new techniques, Braque experimented with glued paper alone, after having found "faux wood" wallpaper in a decoration store. With a few charcoal strokes and a sheet of this Georges Braque wood-colored wallpaper, he then composed his paintings of musical instruments like The Guitar (1912-1913) refined but very suggestive. Upon his return Picasso is excited and adopts the new technique immediately. By other collages of newspaper extracts on sketches of pedestal tables, Georges Braque brings news into his paintings.

In 1914, he joined the French army and was sent to the front in November. His friend Picasso, of Spanish nationality, escapes. Seriously wounded in the head and trepanned Braque no longer painted until 1917. But this dramatic period did not filter in his works. He never talked about it, he digested this period in his strong interior and remained a man of harmony and beauty. The evolution of the work of his friend Picasso disconcerts him and their collaboration ends.

For more than a quarter of a century, the painter then specialized in still lifes, kitchen utensils, fruits, glasses, bottles while developing a fascination for unexpected perspectives "to reach the fullness of things" according to him and by experimenting. 'addition of sand, pebbles, plaster and other materials in his paintings.

The only painter whose work is exhibited in the Louvre during his lifetime - the ceiling of the Etruscan room - Georges Braque died on August 31, 1963 (at the age of 81) in his Parisian apartment. He is buried in the Varengeville marine cemetery, whose church carries the stained glass windows which he himself had made. The Minister of Culture at the time, André Malraux, organized a state funeral for him. He is one of the great figures of 20th century art.

"When I start, it seems to me that my painting is on the other side, only covered with this dust, the canvas. I just need to dust. I have a small brush to give off the blue. Another one the green or yellow: my brushes. When everything is cleaned, the painting is finished. ".
 

 

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